A quelle vitesse se régénèrent la biodiversité ligneuse et le sol de la forêt du Miombo après un abattis-brûlis?
Une étude, réalisée par l’équipe de Nitidæ et leurs partenaires du CIRAD (UR Forêts et Sociétés), a été publiée récemment dans la revue Forest Ecology and Management. Elle portait sur la résilience des forêts sèches de Miombo au Mozambique, biome encore peu étudié.
Paysage en périphérie du Parc National de Gilé au Mozambique
Cette étude est le fruit de plusieurs années de travail et de plusieurs campagnes d’inventaires de terrain réalisées par l’équipe et initiées en 2015 dans le projet de lutte contre la déforestation et la dégradation de la forêt de Miombo à l’intérieur et en périphérie du Parc National de Gilé. Elle visait à analyser l'état actuel et l'évolution de la biodiversité ligneuse, la structure des peuplements et les propriétés du sol des zones de régénération après une période d’agriculture sur abattis-brûlis au Mozambique. En utilisant des données d’inventaires floristiques et de sols, l’étude montre que le Miombo dans la région a une grande capacité de régénération en termes de diversité d'espèces ligneuses et de propriétés du sol après une perturbation de faible intensité et de courte durée, et que la richesse spécifique, la diversité et les propriétés du sol se rétablissent après 20-25 ans d'abandon. Cependant, les perturbations ont un effet à long terme sur la composition des espèces et la structure des peuplements, soulignant l'importance d'une gestion intégrée du paysage pour améliorer la fourniture de biens et de services écosystémiques.
Figure 1 : (A) Richesse spécifique et (B) Diversité spécifique des zones de régénération à différents âges et des forêts matures. Les lettres (a, b, c) indiquent les différences statistiquement significatives.
Le Mozambique s’est engagé à restaurer 1 million d’hectares de paysages déboisés et dégradés d’ici 2030 à travers l’initiative AFR 100. Cette étude fournit de nouvelles informations qui pourraient aider à définir des stratégies de restauration forestière passive ou assistée qui conviennent à la forêt de Miombo, afin de respecter les engagements du Mozambique en matière de restauration des écosystèmes.
Figure 2 : Stock de carbone organique dans les sols des zones cultivés, des zones de régénération à différents âges et des forêts matures. Les lettres (a, b, c) indiquent les différences statistiquement significatives.
Le résumé de l’étude est présenté ci-dessous et l’article est disponible en bas de page.