Nouvelle publication scientifique: dans le Miombo, la régénération forestière attire les éléphants
Un nouvel article co-écrit par des membres de Nitidæ et nos partenaires du CIRAD et de la Fondation François Sommer - Fondation Internationale pour la Gestion de la Faune (FFS-IGF) (co-gestionnaire du Parc National de Gilé au Mozambique où nous développons plusieurs projets liés à l’agriculture, la filière cajou ou la lutte contre la déforestation, notamment RN Gilé) vient d’être publié dans la revue African Journal of Ecology.
Analyse des préférences des éléphants en fonction de leurs déplacements
Un petit groupe d’éléphant persiste dans le Parc National. Cette étude montre que la déforestation et la végétation qui succède à la pratique d’agriculture sur abattis-brûlis ont un impact sur les déplacements de ces éléphants. Ceci a été étudié grâce à des colliers GPS dont certains éléphants, mâles et femelles, sont équipés dans le Parc de Gilé depuis quelques années et à l’utilisation de modèles de sélection d’habitat qui montrent si un type d’occupation du sol est choisi préférentiellement ou non. La localisation des éléphants suivis a été croisée avec les cartes d’utilisation des terres et de déforestation produites par Nitidæ sur la zone de Gilé ainsi qu’avec les données gratuites de Global Forest Watch.
Préférence relative (sélection volontaire de l'habitat - différant du temps passé dans cet habitat), des éléphants pour les différents usages du sol (cultures, jachères en régénération arborée, dambo, forêts, hors forêts) et en fonction des saisons selon les sorties du modèle de sélection d'habitat
Vers une gestion de la dégradation des forêts pour maintenir les éléphants dans le Parc?
Sans surprise, les éléphants sont attirés par les champs en culture au moment de la récolte. Ceci est connu des agriculteurs autour de Gilé, certains ayant déplacés leurs champs à cause de trop nombreuses déprédations. Le résultat original de l’article est que les éléphants semblent également rechercher les zones de régénération forestière post abattis-brulis. Cet attrait pourrait être dû à une composition floristique différente et une végétation plus jeune et plus tendre appréciée de ces herbivores.Les groupes d'éléphants peuvent avoir un impact sur le paysage en faisant tomber des arbres et donc en éclaircissant certaines parcelles lors de leur passage, ce qui favorise la régénération arborée par la suite. La faible population d’éléphants dans le Parc ne permettrait pas d’avoir un impact suffisant sur la végétation arborée. L’agriculture par abattis-brûlis jouerait alors ce rôle si elle reste cantonnée à une étendue raisonnable dans la zone de fréquentation des éléphants. De plus, les feux fréquents dans le parc réduiraient la végétation en sous-bois également appréciée des éléphants.
Ouverture d'un champ en bordure du Parc National de Gilé au Mozambique; ces nouveaux champs, particulièrement appréciés des éléphants, les poussent à sortir des limites du Parc
Le résumé de l’article: