Première vidéo de chimpanzés dans la Réserve Naturelle de Mabi-Yaya en Côte d'Ivoire
Les premières images de chimpanzés d’Afrique de l’Ouest (Pan troglodytes verus) dans la Réserve naturelle de Mabi-Yaya, dans la Région de la Mé (Côte d’Ivoire), ont été prises lors d’un inventaire botanique couplé à la pose de caméras-piège dans la réserve en 2023. C’est le fruit d’un partenariat solide entre les équipes de Nitidæ et l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), dans le cadre du projet PRM2 – Préserver la biodiversité de la Réserve naturelle de Mabi-Yaya et Renforcer le développement socio-économique de la Région de la Mé.
Depuis 2016, le chimpanzé d’Afrique de l’Ouest a été classé en danger critique d’extinction, le dernier niveau de risque avant l'extinction totale de l'espèce à l'état sauvage. En effet, le dernier inventaire national (Campbell et al, 2008 PDF) en Côte d’ivoire montrait un déclin de 80% de leur population entre 1990 et 2008, ce qui montre l’importance de cette Réserve, créée en 2019, pour la conservation de cette espèce en Côte d’Ivoire.
La confirmation de la présence des chimpanzés dans cette Réserve incite ainsi à renforcer encore la surveillance de la Réserve par l’OIPR et l’accompagnement des populations riveraines par ses partenaires comme Nitidæ, permettant une gestion efficace et juste pour toutes les parties.
Placement de la caméra-piège sur le lieu de traversée de la rivière par la faune
Depuis 2016, Nitidæ travaille avec les populations de la Région de la Mé (projets PRM et PRM2, projets Terri4Sol et Cocoa4Future), et dans plus de 15 villages riverains de la Réserve, dans le but de réduire les pressions de déforestation dans le domaine rural et le domaine protégé.
Dans le cadre du projet PRM2, Nitidæ œuvre depuis 2022 par exemple aux côtés du Conseil Régional de la Mé, de l’OIPR et du MINEF pour contribuer à la résilience des paysages par la gestion concertée des ressources naturelles et la promotion d'une agriculture zéro-déforestation à l'échelle des territoires, en appuyant :
- l’aménagement du territoire : 4 Territoires Villageois délimités, 7 Plans de développement locaux, financement de projets villageois d’infrastructures et promotion d’activités génératrices de revenus
- l’agriculture zéro-déforestation et la sécurité alimentaire: 1500 producteurs accompagnés dans la réhabilitation des vieilles plantations cacaoyères, dans l’agroforesterie, dans l’amélioration de la saignée de l’hévéa, dans la multiplication de boutures saines de manioc, et dans la production de plants sains de banane plantain
- la gestion des petites forêts privées dans le domaine rural : 150 ha de valorisation des plantations forestières et forêts, 40 plans de gestion, la formation à la sylviculture paysanne, 30 ha de reboisement
- l’amélioration de la gouvernance forestière autour de la Réserve par l’inclusion des ONG et communautés : 1 processus d’observation indépendante dans la Région de la Mé.
Mission pour l'inventaire botanique
Dans la volonté d’appuyer l’OIPR, Nitidæ (N’Lab) développe aussi des outils de gestion et de connaissance tels que :
- la production personnalisée d’alertes de déforestation par le traitement spécifique des images satellites disponibles, qui a déjà donné lieu à 2 sessions de renforcement de capacités de 10 agents pour les 6 Directions de Zone
- la réalisation d’un inventaire botanique dans le cadre de la recherche sur la biodiversité Béta utilisant des images satellites (Dr Féret, Maison de la Télédétection, France)
- l’installation d’un dispositif de caméras-piège pour la collecte des premières informations sur la faune.
La pose des caméras-piège
Ces réalisations ont été rendues possibles par l’appui des partenaires techniques et financiers, au premier rang desquels le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) et l’Agence Française de Développement (AFD) ainsi que la Délégation de l’Union européenne en République de Côte d’Ivoire. Néanmoins, face aux pressions économiques et démographiques actuelles, il est essentiel de pérenniser, d’étendre et de renforcer ces actions dans les zones périphériques et dans la Région de la Mé. Le défi est encore immense, et les besoins criants, si l’on souhaite préserver ces derniers refuges forestiers de biodiversité faunique et floristique.
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